ScèneGrand Tétras
Marion SageQuels sont les élans qui lui ont permis d'être là, suspendu dans les airs, la cage thoracique éclatée vers le ciel, le coeur répandu sous sa poitrine ?
Je n'ai jamais vu cet homme danser, même pas en vidéo ; il y a seulement ces photographies d'archives qui m'accompagnent, que je continue à regarder pour m'en surprendre. Ces photographies figent ces gestes en symboles dépourvus de dynamiques. Comment se rapprocher des corps photographiés sans copier des formes, sans reproduire des images de corps ?
Ces gestes arrêtés peuplent mes lieux de travail pour le convoquer, lui, l'inciter à prendre place ici, à travers mes mouvements du présent si on le décide ensemble.
Quelle quête cache cette recherche sur un geste artistique des années vingt, sur des intentions de mouvements passées, sur des moteurs gestuels délaissés aujourd'hui ?
Sur quel os oublié cette excursion archéologique nous fera-t-elle chuter ?
Création et interprétation : Marion Sage
Création sonore : Anne Lepère
Création lumière : Estelle Gautier
Regard et pratique du Feldenkraïs avec Christine Gabard
Pratique du Body Mind Centuring avec Louise Chardon
Accompagnements dans le travail : Florence Casanave et Maud Pizon.
Regard : François Geslin
Décors : Marilyne Grimmer, Marine Brosse
Production : Le Vivat, scène conventionnée d'Armentières
Charleroi Danse, centre chorégraphique de Wallonie-Bruxelles
Fédération Wallonie-Bruxelles
Avec le soutien de Honolulu, Centre culturel de Nantes
Résidences : Le Vivat, scène conventionnée d'Armentières, Le Théâtre Jacques Tati d'Amiens, Le Centre culturel Honolulu de Nantes, Le Théâtre de Poche de Hédé-Bazouges, Charleroi Danse Bruxelles, Le Centre Culturel Jacques Franck de Bruxelles, La Fabrique de Théâtre de Mons.
(c) photographies de travail de Zoé Tabourdiot
Bio
Marion Sage
A travers la recherche chorégraphique, l'écriture et l'enseignement, j'imagine mes projets actuels comme des enquêtes pouvant être restituées et partagées sous différents formats et dans des divers contextes.
Mon ancrage dans le chorégraphique et la performance se fonde d'abord sur la découverte des outils de l'analyse du geste et de l'histoire du spectacle vivant à travers une formation en "études en danse" à l'Université Paris 8 (en licence et en master), à la Freie Universität de Berlin et à l'Université de Lille (en doctorat). Ma thèse s'est concentrée sur l'exil français de danseuses et danseurs d'expression engagé.e.s "à gauche". Depuis plusieurs années, j'enseigne également au département Danse et performance de l'Université de Lille ; l'espace des séminaires me permet de mettre en place des dispositifs où se répondent et se co-construisent les expérimentations corporelles, les réflexions sociales et philosophiques contemporaines et l'analyse critique.
A côté de la recherche universitaire, j'ai suivi la formation chorégraphique à l'Abbaye de Royaumont. A la suite de cette formation, le Vivat d'Armentières m'a accueilli pendant un an pour mener une recherche autour du geste de la voix (dans le cadre du dispositif "Pas-à-pas" de la Drac Hauts de France). C'est dans le cadre de Happynest, plateforme de soutien à l'émergence artistique dans le domaine de la performance, sous la direction du collectif de théâtre Superamas, que j'ai commencé ma première pièce chorégraphique Grand tétras (première belge, 2 avril 2020 à la Raffinerie de Charleroi-Danse).
En parallèle à mes propres recherches, je travaille avec d'autres chorégraphes en tant que performer (Thibaud Le Maguer, Liaam Iman, Gabriel Beck) ou en tant qu'accompagnatrice au projet (Danya Hammoud). Avec l'artiste sonore Anne Lepère, nous inventons des performances et ateliers autour de récits croisant des mythologies et des recettes de cuisine.
Dates de diffusion et de performance
- - Honolulu - Nantes (Le Grand Huit)
- - Le Vivat - Armentières (France) (Vivat la Danse )
- - Jardins en scène - Felleries (La Chambre d'eau)
- - Raffinerie Bruxelles (LEGS)